Précarité des agents des médias / Le SYNAPPCI annonce une grande marche de la solidarité

Le Syndicat National des Professionnels de la Presse de Côte d’Ivoire (SYNAPPCI) a organisé la rentrée syndicale 2021 le vendredi 14 mai à Bingerville. Elle était placée sous la présidence de Amadou Coulibaly, ministre de la Communication, des Médias et de la Francophonie.

Placée sous le thème « Médias et précarité en Côte d’Ivoire : Agir pour sortir de l’impasse », cette rencontre syndicale a été l’occasion pour le Secrétaire général du SYNAPPCI, Guillaume Gbato de dresser un bilan des actions menées depuis la mise sur pied de ce mouvement syndical de la presse.

Il a par la suite fait le constat de la situation toujours précaire des agents et professionnels des médias, notamment avec la convention collective jamais appliquée. Pour lui, il est plus que nécessaire de revoir les textes qui régissent la corporation et de procéder à une synergie d’action pour faire bouger les lignes.

« Aujourd'hui la convention collective n'est pas appliquée. Elle a été signée en 2008 et a suscité beaucoup d'espoirs. Même dans les médias de service public comme Fraternité Matin, vous entendez des bruits de grève. À la RTI, ce n'est pas fameux. Dans les médias numériques, les entreprises se résument à l'ordinateur du promoteur. Dans les radios de proximité, les salaires vont de 2500 à 10.000 Fcfa (...)

C'est une situation très triste pour un pays comme le nôtre, qui est une puissance économique sous régionale. Nous pensons que le temps est venu pour que les choses changent. Nous avons des lois qu'il faut appliquer. Nous avons le code du travail, la convention collective, les cahiers de charge. Il y a beaucoup de choses à faire pour que les professionnels des médias puissent enfin vivre de leur métier. C'est pourquoi nous disons qu'il faut aller de l'avant et sortir de l'impasse », a-t-il dénoncé.

De nouveaux états généraux de la presse s’imposent

Puis, poursuivant sur les solutions, il a déclaré : « Le SYNAPCI propose la mobilisation générale, d'abord au niveau des travailleurs. À ce niveau, nous allons entreprendre un plaidoyer avec l'ensemble des organisations professionnelles pour la grande marche de la solidarité. Cela veut dire faire en sorte que tous les professionnels des médias se retrouvent dans la rue, pour demander un changement de la situation. Ce serait la première action vis-à-vis des professionnels des médias. Il faut que nous nous mobilisons tous pour cette grande marche de solidarité, qui va interpeller l'opinion publique, les décideurs et les partenaires au développement (…)

Ensuite, vis-à-vis du gouvernement, nous demandons l'organisation de nouveaux états généraux de la presse pour qu'on remette tous les dossiers à plat. Qu'on revoie les lois, les décrets, le fonctionnement des organisations, des structures de régulation, le ministère de la Communication. Qu'on revoie tout ce qu'il y a à avoir pour qu'on puisse changer la situation (…) Enfin une grande mobilisation à travers l'ensemble du pays pour que tous nos camarades qui sont oubliés puissent rejoindre le mouvement ».

Auparavant, le Secrétaire général du SYNAPPCI, Guillaume Gbato a procédé à la remise de plusieurs décisions de nomination aux secrétaires locaux, les camarades l’intérieur du pays, afin de les conforter dans cette lutte syndicale pour le bien de tous les acteurs des médias. Notons que Touré Hamed Boua, président directeur général de Sophia SA, initiateur du projet Akwaba City, par ailleurs parrain de la rentrée syndicale 2021, s’est fait représenter par son Secrétaire général, Guindo Dogolou.

Raphael Okaingni 

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