Société civile l'Africanisme / La Reconsidération de la souveraineté au centre d'un débat

La société civile L'Africanisme a organisé une conférence débat, le jeudi 22 mai 2025 à Abidjan-Plateau, autour du thème de la reconsidération de la souveraineté ivoirienne. À quelques mois du premier tour de l'élection présidentielle d’octobre 2025, cette question alimente le débat au sein de l'espace public ivoirien.

Durant les échanges, les intervenants ont examiné les fondations mêmes de la souveraineté ivoirienne, mettant en lumière l'héritage institutionnel de la colonisation, les dépendances économiques et sécuritaires, et la construction inachevée d'une nation ivoirienne. Ils ont souligné que ces défis doivent être surmontés pour que la "souveraineté en construction" devienne une réalité partagée et assumée.

L'événement a vu la participation de Elisa-Rosine Coulibaly, présidente de l'ONG Cœur ouvert aux femmes, en tant que panéliste. Elle a souligné l'impact de la mondialisation sur les relations interétatiques, précisant qu'une souveraineté absolue, conduisant à une gouvernance isolée, est désormais irréalisable.

Toutefois, elle a affirmé que l'organisation des élections et les grandes décisions politiques restent le domaine réservé de la Côte d'Ivoire, représentant la véritable souveraineté du pays. Elle a également encouragé une collaboration sélective dans les domaines économiques, diplomatiques et culturels afin de promouvoir le bien-être des citoyens.

Pour sa part, Koné Boubacar, secrétaire général adjoint de L'Africanisme, a affirmé que dans un monde globalisé, la souveraineté stricte n'est plus viable. Il a plaidé pour la création d'un modèle de développement basé sur les réalités locales. À 22 semaines des élections, il a proposé de préparer le pays à l'avenir avec discernement et sagesse, tout en éveillant les consciences collectives pour engager le dialogue sur des sujets d'intérêt général avant, pendant et après les élections.

Avant de saluer la récente décision de la Commission Électorale Indépendante (CEI) de refuser un prêt extérieur pour financer le processus électoral. Pour lui, accepter des fonds supplémentaires pourrait être considéré comme une ingérence extérieure, et l'organisation du scrutin doit rester une priorité ivoirienne.

Quant à Alafé Wakilli, président de L'Africanisme, il a remercié les participants et annoncé plusieurs autres événements de ce genre à venir. L'objectif pour lui est de maintenir la société civile au centre du débat, de promouvoir la paix et de défendre une vision panafricaniste renouvelée de la souveraineté.

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