Litige foncier à Maffiblé 2 / Le chef du village et sa population invitent le Gouvernement à prendre ses responsabilités avant l’irréparable

Tel un seul homme et d’une seule voix, les hommes, les fils, les filles ainsi que les femmes de Maffiblé 2, en allant vers Bébnégosso (village situé après la commune de Port-Bouet), disent « nous n’en pouvons plus ». Ils se sont exprimés le samedi 22 octobre 2022 à la place publique du village contre les violences qui leurs sont faites.

« Chaque jour nous sommes victimes de toutes sortes d’agressions. Nos frères et fils meurent, disparaissent sans explications. Les villages environnants nous envahissent et se réclament propriétaires de nos terres, pourtant le village de Maffiblé est bien enregistré dans la liste des villages de Côte d’Ivoire et existe depuis 1950. Nous sommes fatigués et demandons humblement au chef de l’Etat, Alassane Ouattara, de nous venir en aide. Nous réclamons justice. Nous voulons que le décret pour la délimitation des terres en Côte d’Ivoire, depuis 2019, soit enfin appliqué pour mettre fin à ces conflits fonciers. Ce n’est que de cette façon que nous pourrons retrouver le seul héritage de nos enfants », a plaidé le chef du village Maffiblé 2, Ali Mahouli.

Depuis des années, les ressortissants de ce canton sont victimes d’exactions diverses. Entre agressions, destructions des constructions et champs, tueries, invasions par des éléments de la gendarmerie lourdement armées (d’après les populations), ces derniers ont décidé de faire appel à la bienveillance du chef de l’Etat afin d’éviter que la situation ne dérape et que le pire ne se produise. Car disent-ils « nous n’en pouvons plus ».

Le chef du village (au centre) et ses sujets réclament le respect de leur village créé depuis 1950 (Ph : DR)

L’appel a été lancé le samedi 22 octobre 2022 à place publique de Bébnégosse, (à quelques kilomètres après la commune Port-Bouet, à Abidjan). Marian Koné, une habitante a raconté la violence dont a été victime son fils unique.

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« Des libanais ont battu mon fils et l’ont laissé pour mort, après avoir détruit, à l’aide d’engins, la maison qu’il a bâti depuis tant d’années, en disant que cette terre leur appartient. Pourtant le titre foncier du terrain est là et au nom de mon fils », a-t-elle relaté

Pour attester de la légitimité de leur position à propos des terres de Mafiblé, le chef du village a présenté des documents officiels ‘’qui prouvent qu’ils sont dans leurs droits’’.

Les femmes et filles de Maffiblé ne veulent plus supporter les violences contre leurs maris et enfants (Ph : DR)

« Nous avons des titres fonciers, des certificats et des attestations villageoises de la part des mairie et sous-préfecture. Des documents officiels qui prouvent aussi l’existence de ce village depuis des décennies. D’ailleurs il est impossible de bâtir sans avoir l’autorisation de la préfecture. Nous ne comprenons pas que d’autres personnes viennent, sans présenter aucun document justificatif, nous signifier que nos terres leurs appartiennent et que Maffiblé n’existe pas. Que Justice soit faite et que la gendarmerie qui nous opprime libère notre village. Nous n’avons même plus accès à nos terres. C’est très grave l’avenir de nos enfants est en jeu. Nous devons penser à la relève », a déploré le chef Ali Mahouli.

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En espérant que sa voix et celle de son peuple soient entendues par les autorités compétentes, le chef de Maffiblé a appelé ses populations à rester confiantes et surtout à ne pas tomber dans cette spirale de violence qui est entrain de leur être imposée.

M.N.N

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