Interview – Jean M. Bolou / ‘’La parole de Dieu doit occuper et dominer le 6ème continent, internet'

Jean-Martial Bolou est le directeur général du groupe Web Gospel, évoluant dans la communication classique ou digital dans le milieu chrétien. Consultant en communication et graphiste de formation, il est l’initiateur du Webdays, qui était à sa 2^ème édition le samedi 30 octobre 2021 au Centre Chrétien International de l’Evangile, à Cocody-Angré Château. Pour lui, le Web est le continent le plus peuplé au monde et la parole de Dieu ne doit pas y être absente. Infos d’Ivoire est allé à sa rencontre pour parler de ce programme spirituel sur le digital. Interview !

Parlez-nous du Webdays, que doit-on savoir sur le contexte de sa création ?

Le contexte, c’est que le monde part allègrement à la digitalisation ; il y a des corps de métiers, des habitudes, certaines entreprises et valeurs qui disparaitront et nous en tant que chrétien qui faisons partie de ce monde, nous ne devons pas être en marge de cette technologie qui est utile pour le corps du Christ qui est l’église. Vous pouvez voir que dans la bible, les premières villes ont été construites par les descendants de Caïn. Or Caïn a été maudit et chassé loin de la face de l’éternel, parce qu’il a tué son frère Abel, les premiers forgerons de la terre étaient les descendants de Caïn et ce sont les mêmes forgerons qui ont fabriqué des armes que le Seigneur a prises pour armer son peuple pour aller faire la guerre. Je veux dire par là que peu importe celui qui a créé la technologie ou les mains desquelles elle est née la technologie, nous en tant qu’enfant de Dieu, nous utilisons cette technologie pour la bonne cause afin de gagner des âmes pour les emmener à Christ.

Quelles sont les motivations qui ont poussé à mettre sur pieds une telle initiative ?

Nous sommes en face de deux systèmes, le système babylonien et le système chrétien. Le système babylonien est ce système qui fait tout pour pouvoir anéantir le royaume de Dieu, parce qu’à la base Babylone a été ceux-là même qui ont mis en captivité les enfants de Dieu. Donc ce système, nous le combattons, or nous ne pouvons pas combattre un système si nous ne l’avons pas infiltré. Nous en tant qu’enfant de DIEU, on ne doit pas tout voir de travers. Au contraire, nous devons infiltrer le système babylonien qui combat les enfants de Dieu, afin de pouvoir, de l’intérieur, détruire le système ou changer le contenu du système pour l’adapter au système du Seigneur et pour gagner le plus grand nombre de personnes. Revenant sur nos motivations, sur la terre il y a 8 milliards de personnes et sur les 8 milliards de personnes, nous sommes environ 5 milliards de personnes qui utilisent internet, dont les chrétiens. Internet est le 6^ème contient et c’est le plus peuplé du monde avec au moins 5 milliards d’habitants. Nous en tant que chrétiens, nous devons pouvoir infiltrer et aussi gagner des âmes sur ce 6^ème continent. Alors nous nous sommes dit qu’il faut qu’on crée un cadre d’échanges, de conception, de réflexion pour permettre à l’église d’avoir des résultats beaucoup plus intéressants, c’est ce qui nous a emmené a créé Webdays qui est une plateforme des professionnels et des amateurs du digital dans le milieu chrétien et dans le monde entier.

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Vous étiez à la 2^ème édition cette année, autour du thème : « L’apport du numérique dans la vulgarisation de l’évangile ». Pourquoi avoir choisi ce thème ?

Vous savez, la bible nous dit dans le livre de Matthieu, chapitre 28 verset 19 à 20 « Allez ! De toutes les nations, faites des disciples : baptisez-les au nom du père, et du fils, et du Saint-Esprit. Apprenez à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous jusqu’à la fin du monde ». Il y a quelque chose qui nous marque dans ce détail, il dit « Allez ! De toutes les nations », or il y a un seul outil en ce moment qui peut aller dans toutes les nations, c’est Internet. Le Seigneur étant le créateur, il sait que forcement on allait arriver à une globalisation du monde, donc il nous a déjà préparé en nous disant d’aller partout le monde. Le seul moyen qui peut nous faire partir partout le monde, c’est le net. Nous voulons donc utiliser cet outil digital pour pouvoir gagner le monde. Les porte-à-porte classiques auront leurs limites parce que les gens ne voudront plus que quelqu’un rentre chez eux, d’autres se sont fait poursuivre par des chiens, d’autres se sont fait arrêter les faisant passer pour des voleurs. Or avec le téléphone portable, il suffit que tu aies internet tu deviens immédiatement une cible pour nous, avec le contenu adapté au besoin de ceux qui ont accès à internet. Donc nous avons choisi ce thème pour que l’outil informatique, nos téléphones portables, nos ordinateurs puissent participer à étendre le règne de Dieu par l’évangile. Voilà pourquoi ce questionnement, « L’apport du numérique », avec tout ce qui est digital, c’est plus rapide et plus pratique de pouvoir évangéliser le monde entier.

Revenons sur le contenu du Webdays 2021. Vous avez proposé 3 masters class autour des thèmes « Les techniques modernes de sécurisation de données sur internet » ; « L’art du marketing digital et création de contenu Web ou mobile » et « Comment transformer ma présence sur les réseaux sociaux en or ? », on remarque que ce sont des thèmes qui sont orientés essentiellement vers la jeunesse. Pourquoi cette spécificité autour des masters class ?

Nous avons remarqué que lorsque nous faisons la répartition en âge, 99% de ceux qui participent à Webdays, la majeure du temps l’âge varie entre 18 et 35-36 ans. Ce qui veut dire que la population qui utilise le digital est beaucoup plus jeune, donc il faut des thèmes qui intéressent cette cible là pour les faire venir. Parce que ce sont eux la cible, puisque ce sont eux la relève. On les appelle dans notre jargon GTB (Génération Tête Baissée). C’est à cette cible nous avons affaire. Parce que c’est cette cible qui est ultra connectée et ils sont rapides dans la manipulation de tout ce qui est terminaux digitaux. Donc nous avons choisi ces thèmes accrocheurs pour permettre aux jeunes de venir et quand ils viennent, ils sont instruits effectivement. Concernant par le 1^er thème par exemple, nous avons permis à ces jeunes et même aux pasteurs d’avoir au moins le minimum sur la sécurisation des données informatiques. Parce certains se font arnaquer, certains sont piratés et autres, donc nous leur disons ce qu’il faut faire, ce qu’il faut éviter. Au cours de cette master class, nous leur avons dit que tout ce qui se fait en informatique ne s’efface jamais, on peut les retrouver à tout moment et n’importe où. Aujourd’hui, avec le téléphone simplement, on connait ta vie. Donc nous leur avons enseigné ce qu'il faut faire avec un téléphone ou non. Pareil pour les autres thèmes, chacun a eu sa spécificité.

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Aujourd’hui, pensez-vous avoir atteint votre objectif, au regard des points et attentes de cette édition ?

Nous sommes encore loin d’atteindre notre objectif, puisque l’église est dans la phase de reconversion des mentalités et la majorité des hommes de Dieu, la majorité des chrétiens pensent que l’outil informatique ou le digital est envoyé par le diable pour distraire les enfants de Dieu. Alors nous voulons leur dire que le digital, qu’on pense que le diable a envoyé pour distraire, nous allons utiliser cet outil pour gagner le monde à Christ. Pour le moment, nous sommes à la deuxième édition et nous croyons que nous sommes en train de changer les mentalités peu à peu, vu que c’est un nouveau champ missionnaire à exploiter. De façon générale, nous sommes encore loin de nos objectifs mais pour les Webdays, l’objectif a été largement atteint en termes de mobilisation. A la première édition, nous étions environ 85 personnes, cette année nous sommes à 190 personnes environ. Ce qui montre que le chiffre a doublé et je crois que pour les éditions à venir, il y aura encore plus de personnes.

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Justement, parlant des éditions à venir, à quoi doit-on s’attendre ?

La troisième édition, nous la voulons plus grande que la deuxième édition, avec plus de monde et dans un espace plus grand vu que le nombre de participant ne fait que grimper. Et avant même les festivités nous souhaitons faire des séminaires pour les hommes de Dieu pour leur montrer l’importance du digital en ce XXI^ème siècle dans la propagation de l’évangile, parce que ce sont eux qui sont les prescripteurs. Comme on le dit, ce sont eux qui donnent l’orientation de l’Eglise. S’ils ne sont pas favorables à la transformation digitale, ça sera peine perdue pour les jeunes que nous formons. Parce que qu’on le veuille ou pas, le monde va vers la digitalisation donc il faut s’y attendre afin de pouvoir s’adapter. La parole de Dieu doit pouvoir occuper et dominer ce 6^ème continent qu’est l’internet.

Par Raphael Okaingni, coll Konan K.T