Situation socio-politique / Charles Blé Goudé à la CEI : « Nous préférons perdre du temps que de perdre des vies »

Le président du Congrès Panafricain pour la Justice et l'Égalité des Peuples (COJEP), Charles Blé Goudé, s’est exprimé le samedi 15 février 2025 sur ses ambitions à neuf mois des élections d’octobre. Profitant de la cérémonie de présentation des vœux de ses militants, il a partagé sa vision politique, avant de faire un diagnostic du processus électoral.

Deux ans après son retour de La Haye, l’ex-co-détenu de Laurent Gbagbo à la Cour Pénale Internationale (CPI) a mis en garde contre la résurgence des discours identitaires : « Quelle Côte d’Ivoire voulons-nous léguer à nos enfants pour éviter que 2025 soit marquée par des troubles ? » s’est-il interrogé, invitant le Procureur de la République à interpeller les auteurs des dérives constatées. Selon lui, il est inacceptable qu’après cinq présidents, son pays ne connaisse pas d’alternance démocratique paisible. Citant l’exemple des pays tels que le Sénégal et le Ghana, Charles Blé Goudé a fait noter que le changement de régime est possible en Côte d’Ivoire : « C’est une question de volonté politique », s’est-il convaincu.

L’appel à des élections apaisées

Devant une foule de militants acquis à sa cause, le Président du COJEP a interpellé le président de la CEI, l’exhortant à garantir des élections inclusives et apaisées : « Nous préférons perdre du temps que de perdre la vie », a-t-il averti, illustrant son propos par un proverbe : « On ne jette pas les ordures dans le marigot qui donne à boire à tout le village ».

Blé Goudé recevant les voeux des groupes constitués de son parti

La question de son retrait de la liste électorale n’a pas été passée sous silence. L’ex-leader de la galaxie patriotique a été catégorique : « Mon nom a été rayé de la liste électorale, je ne suis pas d’accord », a-t-il martelé, dénonçant une exclusion « injuste ». Pour lui, les justifications données par la Commission électorale indépendante (CEI) pour ne pas organiser une nouvelle révision du fichier électoral en raison du calendrier ne sont pas convaincantes : « Vous pouvez faire une révision en trois mois en 2015, en trois mois en 2020, mais vous ne pouvez pas à neuf mois de l’élection. Est-ce normal ? », a-t-il questionné.

Préoccupé par un climat politique rappelant les violences post-électorales de 2010-2011, Blé Goudé a lancé un appel à la jeunesse « Dites non à ceux qui vous poussent à affronter vos frères. Démarquez-vous de ceux qui vivent de la guerre, alors que vous, vous la subissez ».

Il a réaffirmé son engagement à tourner les pages sombres de l’histoire de son pays. « Mon projet de société, c’est la paix », a-t-il conclu.

Inno Beugré