Arrêté à Yamoussoukro / Un tueur en série, auteur de 3 homicides, raconte comment il a tué un pasteur à cause de la nourriture

Sur instruction de Mohiro Paule Richmonde, procureure résidente près la section de tribunal de première instance de Toumodi, un criminel, auteur de trois homicides a été mis aux arrêts par les agents de la police du 1er Arrondissement de Yamoussoukro. C’était le samedi 15 octobre 2022. Depuis bientôt un an, l’appareil judiciaire dans la région des Lacs, avec la nouvelle procureure de Toumodi, essaie de maintenir la sécurité dans cette zone.

Sous son impulsion, un riche Libanais à la basse manœuvre, depuis plus de vingt ans sans être inquiété, a eu son sort scellé en mai 2022. Depuis le samedi 15 octobre dernier, sur instruction de la procureure de Toumodi, un criminel professionnalisé dans l’assassinat a été mis sous le grappin.

Les hommes, du commissaire Coulibaly Foungnigue Yacouba, Commissaire du premier arrondissement de Yamoussoukro ont été commis pour diligenter une enquête relative à des découvertes de corps sans vie dans le quartier Kpangbassou, non loin du nouveau stade de Yamoussoukro.

Les agents dudit commissariat ont procédé à l’identification du nommé A.K.A, pasteur stagiaire de l’église Réhoboth de Yamoussoukro, à la morgue du CHR. Cette enquête a conduit à l’interrogatoire de plusieurs personnes de l’entourage du pasteur, jusqu’au nommé A.B.A, fermier de profession ; qui est passé aux aveux de ses différents forfaits. Il a commencé ses aveux par son dernier crime sur le pasteur stagiaire.

Comment cela est-il arrivé ?

Selon la confession de ce dernier, se disant chrétien de l’église Réhoboth de Kpangbassou, dont il dit appartenir depuis un moment ; au cours de l’une de sa visite matinale à l’église le jeudi 06 octobre 2022, il a trouvé le pasteur en train de prendre son petit déjeuner dans la cour de l’église.

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S’invitant volontairement à la table, il s’est vu refusé le partage du pain de l’homme de Dieu. Il décide de passer outre le lieu saint réservé aux consacrés (serviteurs de Dieu) pour accéder aux paniers des offrandes, afin de se servir lui aussi dans la maison de Dieu. C’est alors que le pasteur lui oppose un refus catégorique d’outrepasser ses limites qui sont les mêmes que ceux des simples fidèles.

Pris donc de colère, il s’est trouvé une machette pour taillader le pasteur. Ecroulé, il traînera sa victime dans la broussaille à côté du temple où se trouve une ferme, derrière laquelle il prend le soin de couvrir de bois le corps de l’homme de Dieu.

Il revient ensuite sur ses pas pour nettoyer les traces de sang et faire disparaitre la scène du crime. Avant de cacher la machette dans la cuisine de sa cour familiale, puis enterrer le téléphone de sa victime derrière ladite cour.

Le pasteur principal dément les propos de A.B.A

En ce qui concerne sa fréquentation de l’église Réhoboth, le pasteur principal de l’église de Kpangbassou, le Révérend Konan Antoine, président fondateur des églises Réhoboth, a démenti formellement les propos de A.B.A. Joint au téléphone, il a refusé de parler à la presse, non sans faire une mise au point.

Félicitations à la police nationale et à la procureure de Toumodi (Ph : DR)

« J’ai lu le communiqué de la police disant que le jeune est membre de la communauté que le pasteur. Il n’a jamais fréquenté ma communauté. Dites les choses telles qu’elles sont », a déclaré le Révérend Konan Antoine.

Dans la continuité de l’enquête, les agents du commissariat du 1er Arrondissement de Yakro ont interrogé le mis en cause sur son implication ou non dans un autre cas de décès d’une personne non identifiée, dont le corps a été découvert le mercredi 12 octobre 2022 dans une zone située non loin de la scène du crime sus rapportée. Après quelques hésitations, l’homme fini par avouer une seconde fois qu’il est l’auteur de cet autre homicide.

Dans quelles circonstances l’a-t-il commis ?

 Il déclare avoir utilisé une grosse pierre pour assommer cette personne qu’il a rencontré alors qu’il partait chercher des herbes pour ses porcs. Selon lui, sa victime marchait devant lui en faisant des incantations, des scènes de maraboutage ou de sorcellerie. Il s’est senti mal à l’aise, pensant que ces incantations seraient ciblées contre lui. Il s’est donc saisi d’une grosse pierre (déportée à la police) pour l’assommer. Il s’assure du décès avant de le traîner dans la broussaille. Cela date de 3 semaines environ avant le meurtre du pasteur A.K.A.

Poursuivant son récit, A.B.A passe vite à un 3e aveu, concernant un autre assassinat commis il y a de cela un an. Un certain A, fabriquant de charbon de bois, qui l’avait engagé à ses côtés, sans savoir qu’il engageait son assassin. Après 6 mois de travail, il se plaignait du fait que son employeur, le nommé A ne partageait pas avec lui les bénéfices tirés de la vente du charbon qu’ils produisaient ensemble.

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La situation n’ayant pas changé malgré ses plaintes, il s’est résolu, une nuit de juillet 2021, à y mettre fin en lui donnant un coup de machette au cou dans son sommeil. Avant de le découper, bruler ses membres et enterrer les restes dans la brousse.

Les agents de la police du 1er Arrondissement de Yamoussoukro n’ayant pas voulu se contenter des simples confessions de A.B.A, se sont rendus sur les différents lieux indiqués pour s’assurer de l’exactitude des faits. Qui, malheureusement se sont avérés. C’est donc un véritable tueur en série à sang froid qui a été mis hors d’état de nuire le samedi 15 octobre 2022.

Notons que la procureure de 1re instance de Toumodi, Mohiro Paule Richmonde, a effectué le déplacement sur toutes les traces indiquées par le criminel. Elle était accompagnée des agents de la police scientifique, des agents du commissariat du 1er arrondissement, des agents de la morgue, ainsi que des autorités locales de Yamoussoukro.

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