Médecine traditionnelle / ‘’Docteur’’ AKD, président de la Confédération des Tradi-praticiens d’Afrique de l’Ouest, ouvre un cabinet à Abengourou

‘’Docteur’’ Ano Kouao Daniel, président-fondateur du cabinet AKD et président du Conseil d’Administration de la Fédération des Tradi-praticiens et des Naturothérapeutes de Côte d’Ivoire, était à Abengourou, ce samedi 25 mars 2023. Président de la confédération des praticiens de la médecine traditionnelle de la CEDEAO, il est natif du village de Sankadjokro, à quelques kilomètres d’Abengourou. Il était dans la capitale de l’Indenié-Djuablin pour « apporter la santé à ses parents ». En effet, après son passage dans de nombreux pays et surtout le succès de ses produits et cabinets AKD, notamment celui d’Abidjan-Plateau immeuble CCIA, il a décidé d’ouvrir un cabinet à Abengourou, sa ville. L’ouverture officielle du cabinet AKD, situé au quartier Château non loin de la place de la Solidarité, a été faite ce samedi 25 mars 2023. En marge de cette ouverture, Infos d’Ivoire est allé à sa rencontre pour en savoir davantage. Entretien…

Nous entendons vous appeler Docteur. Etes-vous docteur en médecine ou est-ce un titre qui vous est donné par la population ?

Oui, ‘’Docteur’’, c’est l’appellation que les gens me donnent. Parce qu’en temps normal c’est celui qui a soutenu une thèse de doctorat qui est appelé docteur. Mais les malades nous appellent ainsi parce que nous arrivons à leur donner ou redonner la santé.

Quelles sont vos spécialités dans le domaine de la médecine traditionnelle ? 

Moi, je suis généraliste. Mais j’arrive encore plus à traiter les cas de Diabete, Hémorroïde, Hypertension artérielle, de la Prostatite que ce soit aiguë ou chronique, de l’Hypertrophie de la prostate. Je traite aussi les Hépatites sous toutes ses formes. En temps normal, elles vont de A à G, mais ici à Abengourou spécialement c’est les A, B et C qui sont beaucoup répandues. Il y a également les cas de stérilité masculine comme féminine que j’arrive à traiter ; sans compter les problèmes de AVC. J’enseigne la médecine traditionnelle, donc je connais parfaitement ce que c’est que les vertus thérapeutiques des plantes.

Depuis combien d’années évoluez-vous dans ce domaine ? 

Cela me fait pratiquement 26 ans d’exercice dans la médecine traditionnelle. C’est moi qui ai créé la fédération. Avant la Fédération, j’ai créé l’UTRAPCI qui est l’Union des Tradi-praticiens Professionnelles de Côte d’Ivoire ; pour pouvoir organiser le secteur de la médecine traditionnelle. Vu le désordre qui régnait en notre sein, il fallait vraiment organiser ce secteur. C’est cela qui m’a emmené à vouloir créer cette organisation.

Pensez-vous aujourd’hui que l’objectif est atteint, par rapport à l’ordre que vous avez voulu mettre ?

Je pense que nous sommes à mi-parcours, beaucoup reste à faire. Mais nous pouvons souffler, d’autant plus que dans l’ancien temps, le tradi-praticien ne pouvait même pas sortir, il ne pouvait pas se prévaloir tradi-praticien. Mais aujourd’hui vous voyez que de nombreuses personnes veulent devenir tradi-praticien. Nous avons un proverbe Akan qui dit « Quand tu arrives à manger le fruit du rônier, il faut dire merci au vent ». Il y a eu du travail qui a été déjà fait, raison pour laquelle vous voyez des gens qui ne sont pas tradi-praticiens qui veulent le devenir. Cela veut dire qu’il y a un travail de fond qui a été fait. Nous avons eu la loi. J’ai obtenu la création de la loi sur la médecine traditionnelle avec la ministre Raymonde Goudou Koffi, la loi du 20 juillet 2015. Cette loi nous permet aujourd’hui l’exercice même de la médecine traditionnelle.

J’ai jeté les bases de la création de la structure qui doit organiser les différents tradi-praticiens et naturothérapeute de Côte d’Ivoire. En tant que président-fondateur, nous avons jeté les bases ; aux autres générations de savoir bien orienter la chose pour qu’il n’y ait pas de désordre. Nous avons posé les fonds baptismaux de la fédération, et je suis aujourd’hui président de la Confédération des Tradi-praticiens et Naturothérapeute d’Afrique de l’Ouest. C’est un grand honneur et c’est pour dire qu’il y a un travail qui a été fait. Nos prières est que la génération qui arrive continue sur cette lancée pour qu’il y ait toujours de l’ordre dans ce secteur.

Avez-vous un message particulier pour les autorités en charge de la santé ?

D’abord, je profite de l’occasion pour féliciter et dire merci à nos autorités compétentes, le chef de l’Etat Alassane Ouattara, la ministre Raymonde Goudou Koffi qui en son temps, nous a permis d’avoir la loi de 2015. Je dis merci au ministre actuel de la Santé (ndlr : Pierre N’Gou Dimba). Nous attendons encore ; puisque nous, praticiens de la médecine traditionnelle n’avons pas de fonds pour avoir un siège officiel digne du nom de la Fédération des Tradi-praticiens et des Naturothérapeute de Côte d’Ivoire. L’analyse de nos médicaments coûtent chère, donc nous avons besoin que cela se fasse à moindre coût pour que tous les praticiens de la médecine traditionnelle puissent analyser leurs médicaments au profit de la santé de la population. Quand on estime que les médicaments d’un tel tradi-praticien ne sont pas dosés, qu’est-ce qu’on fait concrètement pour que ce dernier puisse avoir des médicaments dosés ? C’est dans l’analyse de nos médicaments qu’il faut nous aider.

Qu’est ce qui justifie aujourd’hui votre présence à Abengourou avec l’ouverture d’un cabinet AKD ?

Moi j’ai fait l’analyse de mes médicaments et c’est ce qui me pousse à venir présenter mes produits à mes parents d’ici ; à leur emmener un cabinet ; rapprocher d’eux les médicaments. J’ai fait pratiquement toute la sous-région, le Ghana, le Togo, le Mali, la Sera Leone, et même l’Inde et la France. Je me suis dit à un moment mais pourquoi ne pas emmener ce savoir à la population d’Abengourou. C’est en cela que j’envoie aujourd’hui ce savoir-faire important à mes parents d’Abengourou et de l’Indenié-Djuablin, avec l’ouverture officielle d’un cabinet ici.

Aujourd’hui vous avez une expertise certaine dans ce domaine. Mais combien coûtent vos médicaments en général ?

Je ne fais pas de prix de médicament, je ne suis pas un vendeur de médicament. Mais, je pose un diagnostic, quand il y a des cas où je n’arrive pas à poser de diagnostic j’envoie les patients à l’hôpital, ils font leur analyse et ils me reviennent. Donc c’est au vu des résultats de l’analyse et du diagnostic que je leur donne un traitement. Mes médicaments peuvent aller de 2000 Fcfa jusqu’à 10 ou 20 mille Fcfa, cela dépend de la maladie. Donc on peut dire que le traitement est fait au cas par cas selon la maladie.

Votre mot de fin…

Je dis merci à votre structure Infos d’Ivoire, merci à la population d’Abengourou, à la population de Sankadjokro, mon village natal, aux autorités administratives, politiques, coutumières et religieuses qui ont répondu présent a notre invitation et qui sont venues nous accompagner dans cette œuvre. J’invite la population à se rendre au cabinet pour voir ce qui y est fait et pour trouver des solutions à leurs problèmes de santé.

Par Raphael Okaingni

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