Macaire Etty, président de l’AECI formel / Le livre doit vivre malgré la crise sanitaire
- Publié le 20, avr 2021
- ARTS - CULTURE & DIVERTISSEMENT
Le président de l’Association des écrivains de Côte d’Ivoire (AECI), Macaire Etty se veut rassurant avant la rentrée littéraire de cette année, annoncée pour ce samedi 24 avril 2021 à Cocody. Interview...
Pouvez-vous à présent pousser un ouf de soulagement et dire que le Coronavirus est maintenant derrière et que toute la vie littéraire peut reprendre son cours normal ?
Il faut être prudent avec ce virus qui ne s’est pas encore laissé cerner par nos chercheurs en sciences médicales. Même si la vie littéraire peut reprendre son cours normal, cela ne signifie pas que le Coronavirus est derrière nous. Les chiffres officiels nous invitent à être sur nos gardes et les débats sur l’efficacité du vaccin ne sont pas rassurants. Dans le champ de la littérature, si les activités de groupe ont été mises en berne, la littérature, elle, continue de vivre par ses démembrements naturels que sont l’écriture et la lecture qui ont la particularité d’être des actes solitaires. À cela, il faut ajouter que grâce à internet, des activités littéraires comme des panels, des conférences ont lieu par vidéo conférence. La littérature c’est le champ de la liberté ; elle ne s’est jamais laissée confiner totalement. Elle s’adapte et se renouvelle selon les circonstances.
La longue période de confinement a-t-elle été bénéfique pour les écrivains ?
La période de la peur des premiers jours de la pandémie passée, les artistes et les intellectuels avaient besoin de questionner le phénomène ; ils avaient besoin de réfléchir sur la fragilité de l’homme et les limites de la science. Cela a donné certainement lieu à des écrits, à des productions dans tous les domaines de l’art. Les périodes d’épreuves sont des périodes de grandes réflexions et d’inspiration. Personnellement, mon clavier a été mis à rude épreuve. Je n’ai pas écrit sur la pandémie mais j’ai profité du confinement pour faire avancer des tapuscrits en souffrance. Je pense que c’est ce que la plupart a fait. Des livres continuent d’être écrits et publiés même et surtout en période de confinement.
Eclairez-nous davantage sur le thème : « la résilience littéraire au défi de la pandémie à Covid 19 »
Le professeur Francis Ekoungoun a accepté de développer ce thème lors de la rentrée littéraire. Je ne vais donc pas anticiper sur ce qu’il va dire vu que je ne suis pas celui qui va faire la communication attendue. Et d’ailleurs, suis-je outillé pour la faire ? Retenons simplement qu’il sera question, à mon avis, de questionner la posture de l’art littéraire face à un monstre comme la Covid 19. On se donne rendez-vous le 24 avril pour en savoir davantage. Aussi faut-il préciser qu’il y aura la remise du Prix Régina Yaou de Nouvelles, qui est à sa troisième édition. Cette remise n’a pu se faire en 2020 en raison de la pandémie. Nous allons procéder aussi à la distinction des journalistes culturels qui promeuvent le livre. Il faut les encourager car dans un univers où tout est politique, sport et musique, très peu de plumes et d’espaces sont consacrés au livre. Nous allons distinguer 12 journalistes. À notre prochaine activité, nous allons distinguer d’autres promoteurs de livre. Cela est vraiment important pour nous.
L’AECI et le ministère de la Culture en son temps avaient-ils des rapports étroits ?
Je pense qu’elle n’a vraiment pas eu le temps de faire ses preuves. Dans ce cas, le verbe « impacter » ne saurait être convoqué. Vous demandez si nos rapports étaient étroits ? Pour être sincère, nous n’avons pas eu vraiment de rapports. Nous avons demandé une audience dès qu’elle a été nommée, mais nous n’avons jamais eu de suite. Pendant le temps qu’elle a été notre ministre de tutelle, elle ne nous a jamais reçus. Je profite de cette opportunité pour faire deux commentaires. Primo : notre ministère a été amputé de la Francophonie. Pour un ministère qui n’a jamais vraiment compté dans les priorités de nos gouvernants, l’amputer de cette branche c’est l’affaiblir simplement. Deuxio : La culture est un secteur qui demande de la passion. Je ne sais pas si la nouvelle ministre brûle de ce feu.
Par Aimé Dinguy’s