Liberté de la presse / Sam Wakouboué dresse un sombre bilan et interpelle

La 28ème journée de la Liberté de la presse a été célébrée autour du thème « L’information comme bien public », ce lundi 3 mai 2021 par la Côte d’Ivoire, à l’instar de tous les pays du monde.

Au terme de la marche organisée par l’Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), présidée par Jean-Claude Coulibaly, le Porte-parole des organisations professionnelles des médias et Porte-parole de l’Intersyndicale du Secteur des Médias en Côte d’Ivoire, Sam Wakouboué a dressé un sombre bilan au stade de la haute fréquence de la RTI à Cocody où journalistes, ministre de tutelle, présidents des organisations de la presse, partenaires et étudiants en journalisme se sont réunis.

Le Porte-parole des organisations professionnelles des médias, a été sans langue de bois pour ce qui est du bilan de la liberté de la presse en Côte d’Ivoire. Pour lui, la réalité est beaucoup plus préoccupante car, la liberté de la presse reste toujours en danger en Côte d’Ivoire, malgré le classement 2021 de Reporter Sans Frontière (RSF) qui positionne la Côte d’Ivoire au 66ème rang sur 180 pays en 2020, contre 68ème en 2019 et 71ème en 2018.

A titre d’exemple, Sam Wakouboué a mentionné plusieurs cas de traitement aux antipodes de la liberté de la presse, dont les interpellations et les arrestations de Gbané Yacouba et Barthélemy Téhin (Le Temps), Cissé Sindou et Marc Dossa (Générations Nouvelles), Claude Dassé, secrétaire général de l’UNJCI, chargé des affaires syndicales, Yao Alex Hallane Clément (PDCI 24) et Stéphane Beti (Agence de Presse Panafricaine), sans que la liste ne soit exhaustive.

Sam Wakouboué (au centre)

Au-delà de ces agissements contre les journalistes, Sam Wakouboué a jeté un regard sur le fondement du thème de cette 28ème journée de la Liberté de la Presse, « L’information comme bien public ». Selon lui, à travers ce thème l’UNESCO veut mettre un accent particulier sur trois impératifs que sont : Les mesures pour assurer la viabilité économique des entreprises des médias ; Les mécanismes pour assurer la transparence des sociétés internet ; Le renforcement des capacités en matière d’éducation aux médias et à l’information.

C’est pourquoi, le Porte-parole de l’Intersyndicale du Secteur des Médias en Côte d’Ivoire a interpellé le gouvernement et particulièrement le ministre de la Communication et des médias sur les dossiers pressants à gérer, afin de sortir les entreprises de presse et les journalistes ivoiriens de leur ‘’agonie’’.

Il s’agit de : la réinstauration de la subvention à l’impression, sus pendue depuis trois ans par le Fonds de Soutien et de Développement de la Presse (FSDP) ; La prise du décret transformant le FSDP en fonds de soutien aux médias avec l’éligibilité des entreprises de presse numérique et les radios ; L’octroi aux médias dans leur l’ensemble de 0,1% du budget de l’Etat pour leur fonctionnement ; Et la signature du décret d’application relative à la nouvelle loi sur la presse afin de permettre la prise en compte effective des médias en ligne par le FSDP.

Notons que cette célébration a enregistré la présence du Ministre de la Communication, des Médias et de la Francophonie, Porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly ; de la Représentante-Résidente de l’UNESCO, Anne Lemaistre ; de l’Ambassadeur des Etats-Unis, Richard K. Bell ; de la présidente du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), Namizata Sangaré et de bien d’autres partenaires de l’UNJCI.

Raphael Okaingni


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