Interview Be Ahissia, artiste chanteuse / Personne ne fera découvrir nos langues à notre place
- Publié le 12, jui 2021
- ARTS - CULTURE & DIVERTISSEMENT
Be-Ahissia ou Béatrice Bosson à l'état civil est une artiste chanteuse et comédienne ivoirienne, originaire de l'est de la Côte d'Ivoire, précisément du village d'Aniassué, dans la ville d’Abengourou. Elle se définie comme une passionnée de cinéma et de la musique. ‘’C'est ma vie’’, dit-elle. Infos d’Ivoire est allé à sa rencontre pour vous. Interview !

Quelle est l'histoire de Be Ahissia avec la musique ?
Mon histoire avec la musique, c'est que ma grand-mère maternelle était chanteuse. C'est d'ailleurs son nom que je porte "Ahissia Colomo". Ensuite ma mère et mon père étaient également chanteurs, donc je dirai que c'est un héritage familial à la base. Ensuite je tombe amoureuse de la musique quand j'avais 8 ans. J'accompagnai ma mère chaque fois à la répétition pour sa chorale, mais le lendemain elle oubliait les chansons et c'est moi qui les lui rappelait. Alors quand j'ai eu 15 ans, j'ai intégré la chorale et c'est de là que tout est parti.
Comment évolue Be Ahissia dans son univers musical ?
J'évolue pas mal, c'est juste que mon style de musique n'est pas embrassé tout suite par le grand public, mais j'ai eu la chance de côtoyer de grand nom. J'ai partagé la scène avec de grands artistes, tel Cheick Tidiane Seck et j’ai participé à certains festivals. J'ai été très heureuse d'être coaché par Boncona Maïga. Enfin, dans mon parcours leur soutien m'a beaucoup aidé.
Comment définissez-vous votre style musical ?
Je fais principalement de l'afrobeat pur et ancien, celui de Fela coloré de Codijazz, le collectif auquel j'appartiens.
Quelle est la langue de transmission favorite de Be Ahissa ?
Ma langue de transmission est l'Agni. Voilà, je pense que nous avons de très belles langues à exploiter et exporter, parce que si nous ne faisons pas découvrir nos langues au monde, personne ne le fera à notre place.
Combien d’album avez-vous aujourd’hui sur le marché ?
Je suis à mon 3ème album, disponible sur toutes les plateformes de téléchargement. Le 1er intitulé ‘’Mi mouin’’ est un album de 10 titres, sorti en 2010. Le second ‘’Sing your Name’’ de 12 titres est sorti en 2013 et le dernier pour l’heure, sorti en 2020 est intitulé ‘’Colours’’. C’est également un album de 10 titres.
Quels sont les thèmes abordés dans vos chansons ?
Je suis très engagée pour la cause de la femme, donc j'aborde le sujet des filles-mères, toutes sortes de violences faites aux femmes et aux enfants, l'immigration clandestine, les prisonniers et l'amour. En gros les sujets sociaux, mais orienté plus vers la femme.
Parlons à présent du Festival Mondial de Musique de Femmes. Vous étiez parmi les artistes maintenues pour l’édition 2021, tenue à Abidjan. Comment s’est faite votre sélection ?
Pour le festival mondial des musiques des femmes, j'ai été sélectionnée après avoir postulé à l'appel à candidature. Mais il faut dire aussi que j'y avais participé l'année d'avant et les organisateurs ont apprécié mon passage.
Aujourd’hui après le festival, quel regard portez-vous sur ce rdv culturel uniquement dédié aux femmes ?
C'est l'optimisme. Je suis optimiste, parce que nous avons aujourd'hui des espaces d'expression, ce sont des opportunités pour nous permettre de nous ouvrir au promoteur. D'ailleurs, il faut que ce genre de rencontres se multiplie parce que la Côte d'Ivoire a toujours été une plaque tournante de la musique africaine, donc on y croit.
Par Raphael Okaingni