Employabilité et entrepreneuriat / Serge Doh : Pourquoi je soutiens les initiatives de la jeunesse
- Publié le 26, avr 2024
- ARTS - CULTURE & DIVERTISSEMENT
Mon postulat est simple : dans un continent comme le nôtre, avec plus de la moitié de la population qui est jeune, si nous avons l'ambition d'arriver au développement, il faut miser coûte que coûte sur la Jeunesse. Ce n'est pas un débat. C'est même une question de survie. En Afrique, les jeunes sont à cheval sur deux époques charnières : ils sont à la fois le présent et l'avenir. Que vous alliez à Nairobi, à Kigali, à Casablanca, à Lagos, à Dakar, à Yaoundé ou que vous déposiez vos valises à Abidjan, les problèmes que rencontrent les jeunes sont les mêmes : problèmes d'employabilité ou d'emploi, problèmes d'accompagnement et de financement des projets, manque d'orientation (ils naviguent bien souvent à vue, car absence de mentors vrais pour les guider). Aussi, les défis de nos États sont quasiment similaires et posent une problématique : comment faire de cette population jeune, un atout majeur de la croissance avant que le pire n'arrive ?
Un chômage mal maîtrisé ouvre la porte à la grogne et la fracture sociales. Des jeunes qui ne savent plus à quel saint se vouer parce que les infrastructures pour faciliter leur instruction et le dispositif pour favoriser leur intégration dans le tissu socio-économique manquent à l'appel, c'est une véritable bombe à retardement. Il faut se pencher sérieusement sur la question, et c'est à cela que je m'attèle à mon humble niveau depuis des années. Je sillonne les régions, villes, villages et hameaux de la Côte d’Ivoire et d'Afrique pour soutenir les initiatives porteuses des jeunes. Je leur donne de mon temps, mon énergie et met à leur disposition, mon expérience et les maigres moyens matériels et financiers que j'ai. Mais pourquoi cet engagement formel de ma part ?
Je crois en la Jeunesse africaine qui ose, crée, innove, inspire et impacte le monde. Nous avons des jeunes talentueux, courageux et motivés qui ne souhaitent qu'une seule chose : nous devons leur faire confiance et leur donner la latitude d'apporter leur pierre à la construction de notre Nation, de notre Afrique. Je côtoie ces hommes et ces femmes au quotidien, physiquement ou virtuellement. Je connais leurs réalités et les challenges auxquels ils doivent faire face. Ce n'est pas aisé pour eux. J'ai appris à leur parler parce que je suis moi-même le résultat de leurs luttes. Mon expérience, je la leur dédie sans relâche et les premiers résultats obtenus donnent la force de continuer. J'ai accompagné des jeunes entrepreneurs ivoiriens et africains qui font notre fierté, ont réussi à lever des milliards de francs CFA sur le marché, et crée des milliers d'emplois et permettent ainsi à des familles entières de pouvoir se prendre en charge. On contribue à réduire le taux de chômage et le taux de pauvreté. Et ce n'est pas fini : le potentiel des entreprises créées grandit de jour en jour et laisse présager d'un futur radieux. On va continuer, ensemble avec ces jeunes, à les booster, à rechercher des partenariats gagnants, pour les mener plus loin et en faire des champions locaux, régionaux et internationaux de l'économie. Des champions à même d'impulser la croissance et une dynamique nouvelle pour le développement de l'Afrique.
Aussi, j'ai vécu sur trois continents : l'Afrique, l'Europe et l'Amérique. J'ai quitté la Côte d'Ivoire en août 1986 pour atterrir à Amiens, en pleine Picardie (France), avant de m'installer à Atlanta (États-Unis). J'ai mené une double vie, celle d'étudiant et de sportif de haut niveau, qui me sert à mieux appréhender les réalités de notre jeunesse, que ce soit celle qui est sur les bancs ou encore l'autre qui rêve d'une grande carrière sportive. En Afrique, j'ai appris l'importance de la solidarité. En Europe, j'ai compris la nécessité du bénévolat, et aux États-Unis, j'ai capté l'utilité de créer de la richesse en s'appuyant soit sur des Business Angels, soit sur des Venture Capital (les célèbres capitaux risqueurs). Sur la base de ces trois vécus, je sais qu'on ne peut rien bâtir de solide, de viable et de grand sans la Solidarité, le Bénévolat et la Création de richesses. Il faut susciter des vocations salutaires pour l'Afrique chez nos jeunes. Pour ce faire, la formation des jeunes est une condition sine qua non. Une jeunesse bien formée est un gage garanti de développement. Renforçons les capacités opérationnelles et didactiques de nos écoles à travers la réhabilitation de nos établissements, les dons en matériels d'apprentissage (fournitures et matériels informatiques) et une incitation à la culture de l'excellence en rendant disponibles les bourses d'études. Je suis très souvent présent sur les cités universitaires notamment où par la grâce de Dieu, mes actions sociales et mes prises de paroles sont appréciées et ont surtout un impact réel positif sur la vie des étudiants.
Ce qu'il faut comprendre de mon soutien aux initiatives des jeunes, c'est d'éviter que notre jeunesse soit sacrifiée sur l'autel de nos intérêts personnels et égoïstes. Tout est à construire en Afrique et nous ne pourrons rien accomplir si nous n'impliquons pas ces jeunes. Si nous les marginalisons, ils vont se sentir rejetés. Ils prendront goût aux mauvaises pratiques : les vols, l'addiction à la drogue et autres stupéfiants. J'ai décidé de croire en la Jeunesse et d'être là pour les jeunes. Et toi, que décides-tu ?
Serge Doh
President de l’ONG PARDON EST MIEUX