Affi N’Guessan / Laurent Gbagbo refuse l’émergence d’un leadership autre que le sien
- Publié le 16, aoû 2021
- POLITIQUE
Pascal Affi N’Guessan, président du Front Populaire Ivoirien (FPI) a décidé de dire sa part de vérité face à la décision de Laurent Gbagbo de créer un autre parti. Le samedi 14 août 2021, Affi a été sans langue de bois vis-à-vis de l’ex-Président de la République, à qui il a rappelé son statut de membre fondateur du FPI au même titre que tous ceux qui se prévalent de ce statut. Car, ayant pris contact avec Simone Gbagbo en 1986, quand le parti était encore dans la clandestinité et en gestation.
Prenant acte de la décision de rupture d’avec l’ancien Président, le Comité Central du FPI convoqué par Affi N’Guessan se donne pour mission désormais de mener le combat de la renaissance et de la modernisation du FPI, au service du progrès et de la démocratie en Côte d’Ivoire. Selon le chef de file, la rupture est salvatrice en ce sens qu’il permet de consacrer désormais l’énergie à l’essentiel.
Il s’interroge cependant sur la motivation de Laurent Gbagbo, sachant qu’il n’était pas le président du parti, à encourager et entretenir la confusion 7 années durant. « En décidant d’aller créer un autre parti, Laurent Gbagbo reconnait qu’il n’était pas président du FPI. Pourquoi pendant 7 ans s’est-il donc prévalu de ce titre pour : semer la confusion au sein de l’opinion, entretenir cette crise de leadership, endosser des déclarations en cette qualité, entretenir sur le terrain des structures parallèles illégales qui utilisent les symboles du parti et organisent des manifestations sans la caution du parti », a-t-il questionné.
Comme réponse, il a estimé qu’avec le temps, il a compris les fondements de cette intransigeance, qui n’était en rien la mise en cause de la justesse ni la pertinence de son action ou de sa démarche. « Cette attitude était dictée par une seule raison, cette même raison qui aujourd’hui conduit à la rupture : son refus de tolérer l’émergence d’un leadership autre que le sien », dira-t-il.
Sur sa lancée, Affi N’Guessan a soutenu que la rupture est le choix de Laurent Gbagbo et qu’il en porte la responsabilité politique et morale, la responsabilité totale et exclusive devant les militants, les concitoyens, et devant l’histoire. Il s’est toutefois désolé de découvrir ‘’un Monarque qui se croit propriétaire du FPI alors que les Ivoiriens attendaient le retour de l’homme de paix et du démocrate nourri aux valeurs du socialisme’’.
« Laurent Gbagbo ne s’est pas fait lui-même. C’est nous tous qui l’avons fait. Il nous doit un minimum de respect et de considération. Pendant 15 ans (1986-2000), j’ai mené toutes sortes de missions d’implantation et d’animation du parti sur mes fonds propres, sans un sou de qui que ce soit. Physiquement, intellectuellement, moralement et financièrement j’ai donné au parti comme de nombreux cadres à travers le pays, grâce à qui le FPI est ce qu’il est aujourd’hui. Vouloir faire admettre que le FPI est la propriété privée d’un individu est une tentative d’escroquerie, une imposture », a-t-il soutenu.
Raphael Okaingni