40 milliards Fcfa de DICI immobiliers / La CENTIF joue sa crédibilité - Le silence suspect de la SIB

Le vendredi 19 août dernier, le président de la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières de Côte d’Ivoire (CENTIF-CI), attirait l’attention de l’Association Professionnelles des Banques et Etablissements Financiers de Côte d’ivoire (APBEF-CI), sur la « Typologie de fraude utilisant des messages Swift ».

Dans le courriers N/Ref : 297 avec en ‘’objet’’ « Diffusion spontanée’’, le Colonel-major Idrissa Touré Administrateur général des services financiers le président de cette institution, cellule nationale de traitement des informations financières de Côte d’Ivoire (CENTIF-CI), fait remarquer « le mode opératoire ». Selon lequel « pour donner une apparence de crédibilité à son projet, le délinquant s’attache les services d’un avocat inscrit à l’ordre des Avocats de Côte d’Ivoire. Dans l’exercice de son mandat, celui-ci rédige une convention de prêt avec des personnes ou des organismes de financement totalement inconnus dans notre pays et souvent dans ceux où ils sont censés exercer leur activité principale ; Bien plus, les coordonnées de ces organismes de prêt sont parfois inexactes voire fantaisistes. »

CENTIF1.pdf

Situant « le contexte » de son courrier pour justifier de sa pertinence, le patron de la CENTIF fait observer au président de l’APBEF-CI que « Depuis 2014 jusqu’en 2022, la CENTIF a reçu de façon récurrente des professionnels assujettis notamment des banques et autres autorités compétentes, des informations relatives aux agissements de certains clients des institutions bancaires. Les bénéficiaires effectifs de comptes appartenant à des personnes morales, se prévalent dans le cas de relation d’affaires avec des tiers, de messages SWIFT faux, pour attester de l’obtention d’emprunt étrangers, ou concours financiers sans contrepartie, portant sur plusieurs milliards de francs CFA ». Ecrit le président de la Centif.

Lire aussi : Affaire détournement de 40 milliards par la SIB / Les avocats de DICI Immobiliers situent les faits

Comme on a pu le lire, c’est « Depuis 2014 » que ces mauvaises pratiques ont cours dans le milieu bancaire et financier de Côte d’Ivoire. Mais c’est maintenant en 2022, soit 8 ans après, que cet organisme du ministère de l’Economie et des finances, a jugé utile et nécessaire d’alerter le milieu des affaires, de la banque, disons la place financière d’Abidjan. C’est-à-dire au moment où un opérateur économique ivoirien, du nom de Julien Amon Koffi directeur général de l’entreprise DICI Immobiliers se plaint de ce que la Société ivoirienne de Banque (SIB) aurait bloqué 40 milliards de Francs CFA. Une bagatelle qui a atterri sur le compte de son notaire logé à la SIB. Même si le courrier du président de la Centif ne le cite pas nommément - ni lui Julien Koffi ni son entreprise DICI Immobiliers - ont voit bien l’entourloupe dans cette eau trouble dans laquelle l’on tente de noyer le poisson.

CENTIF2.pdf

Le moment (août 2022 alors que c’est en 2014 que le constat est fait), les mots (broutage) et les termes (En effet, aucune action n’est entreprise par le donneur d’ordre du virement, en vue de dénoncer l’attitude de la banque de domiciliation, malgré l’importance des sommes en cause. Pourtant, la saisine de sa banque par le donneur d’ordre, pour signaler que le transfert qu’il a ordonné n’a pas été crédité dans les livres de la banque de domiciliation sur le compte de son partenaire, suffirait à en savoir sur la destination des fonds en cause … ») utilisés dans le courrier du président de la Centif, montrent clairement qu’il s’agit ici d’une suite logique de la conférence de presse du lundi 1er août 2022.

De fait, le parquet par la voix du substitut du procureur Richard Angbonon animait une conférence de presse à la suite du verdict du tribunal correctionnel d’Abidjan-Plateau. C’était le jeudi 22 juillet de la même année, au Pôle pénal économique et financier sis à Cocody. Ce jour-là, le substitut du procureur s’était carrément érigé en avocat défenseur de la Société ivoirienne de Banque (SIB). « Depuis quelques semaines, une véritable campagne de dénigrement a cours aussi bien sur les réseaux sociaux que dans la presse visant notamment la Société ivoirienne de Banque (SIB)… » On aurait cru entendre parler un avocat ou un des responsables de la SIB filiale du groupe marocain Attijari Wafabank.

CENTIF3.pdf

Cette sortie du parquet avait suscité la curiosité de nombreux observateurs qui suivent cette affaire qualifiée de « plus gros scandale financier du pays ». Pour la bonne raison que le substitut du procureur n’a brandi aucune preuve de ses allégations, contrairement au plaignant monsieur Julien Amon Koffi le Directeur général de DICI Immobiliers. En effet, dans de nombreuses interviews et articles dans les médias l’homme d’affaires ivoirien a brandies toutes les preuves documentées de l’affaire qui l’oppose à la SIB. Bien plus, le collectif des avocats de DICI Immobiliers et de son directeur général, ont lors de leur conférence de presse tenue le 5 août 2022, à l’hôtel Ibis Plateau, apporté toutes les preuves de la véracité des propos de leur client.

Mieux, en atteste la preuve du fameux Swift authentifié par le cabinet d’expert désigné par la justice. « Au cours de cette conférence de presse, le représentant du Parquet a tenté de justifier l’injustifiable, à savoir la décision rendue le 28 juillet 2022 par la 1 ère Chambre de jugement du Pôle Pénal Economique et Financier. » Ont d’entrée de jeu déclaré maîtres Coulibaly Hermann et maître Kouadji Serge membres du collectif des avocats de DICI Immobiliers et son directeur général Julien Amon Koffi. Avant de se lancer dans une démonstration imparable. « Nous demandons à monsieur le Procureur de bien vouloir relire le rapport d’expertise notamment en sa conclusion générale Page 31, au point 7 et 8 : Au point 7 du rapport, l’expert conclu en ces termes : « LES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UN SWIFT AUTHENTIQUE SONT REUNIS DANS LE DOCUMENT SWIFT B, CE QUI CONFIRME SANS AUCUN DOUTE L’AUTHENTICITE DU SWIFT EMIS PAR LA BARCLAYS BANK ». Le décryptage du QR code par l’expert, donne des informations identiques au contenu du Swift original envoyé par la BARCLAYS Bank. » (Pièce jointe : page 22-23 du rapport BAEJI) 7 Le point 8 de cette conclusion générale indique que : LE CODE QR EST CONFORME AU CONTENU DU SWIFT B. De quoi parle alors le substitut du Procureur, lorsque l’expert judiciaire, désigné par le Tribunal tire la conclusion selon laquelle, le SWIFT EST AUTHENTIQUE. »

Lire aussi : Cherté de la vie / La FENACCI se prépare à fermer tous les commerces en Côte d’Ivoire

Avaient réagi les deux avocats Me Coulibaly Hermann et Me Kouadjo Serges tous deux membres du Collectif des avocats de DICI Immobiliers et son directeur général Julien Amon Koffi. Avant d’annoncer qu’ils ont interjeté appel à la rentrée judiciaire. Ce jour-là, fait-il le rappeler les Conseils de DICI Immobiliers avaient totalement discrédité l’Association des professionnels des banques et établissements financiers de Côte d’Ivoire que le substitut du procureur semblait prendre à témoin. « Il faut noter que l’APBEF n’est ni plus ni moins qu’un syndicat des banques et à ce titre ne pouvait conclure qu’en faveur de son membre, la SIB. » Ont-ils déclaré avec fermeté.

Comme on le voit, il y a anguille sous roche ne serait-ce que par le silence de cathédrale qu’entretient la SIB. La société marocaine préfère plutôt laisser sa défense aux institutions ivoiriennes, en occurrence le Parquet et la Cellule nationale de traitement des informations financières de Côte d’Ivoire (CENTIF-CI). Faut-il le noter, ces deux organismes jouent à fond leur crédibilité dans le scandale des 40 milliards Francs CFA de DICI Immobiliers. La moindre erreur de leur part ferait fuir des nombreux investisseurs qui s’en iront loin de la Côte d’Ivoire. Sinon comment comprendre le courrier du président du Colonel-major Idrissa Touré Administrateur général des services financiers le président de la cellule nationale de traitement des informations financières de Côte d’Ivoire (CENTIF-CI) ? Simple hasard de calendrier, tentative d'intimidation ou alors tentative de voler à la rescousse de la SIB dans l'affaire qui oppose cette banque à DICI Immobiliers (même si l'entreprise DICI Immobiliers et son Directeur général Monsieur Julien Amon KOFFI ne sont pas nommément cités) dans le courrier susmentionné ?

DirCom DICI GROUP

958
A lire aussi